Je quitte finalement la forêt, après maintes hésitations. Le lac est vaste. Je l'appercevais de là où je m'étais posée., mais je ne le voyais pas aussi grand. Il est magnifique.
Il doit être approximativement quatre ou cinq heures du matin. Tout est calme. Seul le bruit du vent se fait entendre. Il fait onduler la surface lisse de l'eau noire.
Je m'assois à quelques mètres de la rive et regarde ce spectacle, submergée de regrets.
C'est tellement beau. Pourtant, je ne voudrais pas me trouver ici. Je ne voudrais pas être seule. Mes pensées contradictoires me font mal à la tête. Je soupire de lassiture.
Je suis fatiguée. Je n'aurais même pas dormi cette nuit. Je repense à Cet étranger. Il ne m'a même pas dit son nom. Moi non plus d'ailleurs. Il était mystérieux, et pourtant, il me semblait presque familier, enfin, sur certains points seulement.
C'était ma première compagnie depuis des mois. A vrai dire, je fuis la population. Je ne suis ici que pour la simple et bonne raison qu'il est casiment impossible d'y rencontrer quelqu'un à cette heure-ci. Enfin, je suppose. J'espère.
Et puis, si ça arrivais, je le sentirai de loin, non ? Mon flair ne m'a jamais trahi.
C'est en m'appuyant sur cette idée qu'épuisée je m'endors comme une souche.